Chronique d'un été

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Paris, été 1960, Edgar Morin et Jean Rouch interviewent des parisiens sur la façon dont ils se débrouillent avec la vie. Première question : êtes-vous heureux ? Les thèmes abordés sont variés : l’amour, le travail, les loisirs, la culture, le racisme etc. Le film est également un questionnement sur le cinéma documentaire : cinéma-vérité et cinéma-mensonge. Quel personnage jouons-nous devant une caméra et dans la vie ?

Fiche Technique

PaysFrance
Année de production1961
Durée02:05
Catégorie(s)Documentaire
ScénarioJean Rouch, Edgard Morin
Image
Montage
Musique
Son
Interprète(s)Edgard Morin
Production
Décor
Version

Réalisateurs

Jean Rouch

Jean Rouch effectue son premier voyage en Afrique en 1941, alors qu'il est encore ingénieur des Ponts et chaussées. Passionné d'ethnologie, il voit rapidement dans le cinéma un moyen de faire connaître au public européen les traditions et la culture africaines. Refusant tout "exotisme", il s'attache à montrer ces rituels à l'état brut, tout en ajoutant un commentaire très personnel, comme dans l'un de ses films les plus célèbres, Les Maîtres fous (primé à Venise en 1957), dans lequel est perceptible le profond respect du réalisateur qui emploie, à propos de son travail, le terme de "ciné-transe". Parallèlement à ses nombreux travaux en Afrique, Jean Rouch se fait connaître en France avec Moi, un Noir, Prix Louis-Delluc 1958, un troublant mélange de documentaire et de fiction dans lequel le cinéaste suit à Abidjan les tribulations tragi-comiques d'émigrés nigériens qui se font appeler Edward G. Robinson ou Eddie Constantine. En 1960, il tourne dans Paris avec le sociologue Edgar Morin Chronique d'un été, primé au Festival de Cannes. L'influence considérable de Rouch dépasse le cadre du documentaire. Les cinéastes de la Nouvelle Vague, notamment Jean-Luc Godard, ont ainsi été très marqués par les films -tournés caméra à l'épaule- d'un artiste qui a été dans les années cinquante le fer de lance de ce qu'on appelle alors "cinéma direct" ou "cinéma vérité". Rouch réalise d'ailleurs un des sketchs du film-manifeste Paris vu par..., aux côtés, entre autres, de Claude Chabrol et Eric Rohmer. Fondateur en 1952 du Comité du Film ethnographique, cet homme cultivé et enthousiaste a été directeur de recherche au CNRS et présida la Cinémathèque de 1987 à 1991. En 2004, cet amoureux de l'Afrique, réalisateur de plus de cent films, trouve la mort dans un accident de voiture au Niger, à l'âge de 86 ans.


Edgar Morin

Edgar Morin, de son vrai nom Edgar Nahoum, est né à Paris en 1921. La guerre d'Espagne en 1936 marque son premier engagement politique.En 1942 il entre dans la Résistance où il choisit le pseudonyme de Morin. Pendant la guerre il obtient une licence d'histoire-géographie ainsi qu'une licence en droit. À la Libération, il publie son premier ouvrage L’An zéro de l’Allemagne puis s'investit dans le journalisme en créant notamment la revue Arguments en 1956. En 1952, Edgar Morin intègre le CNRS et s'intéresse essentiellement à des phénomènes considérés alors comme mineurs où il fait ses premières recherches et études en sociologie du cinéma. Dix ans plus tard, il écrit le journal de tournage du film qu'il coréalise avec Jean Rouch, Chronique d'un été. Il deviendra Directeur de recherche au CNRS en 1970. À la fin de cette décennie, il élabore ce qu'il définira en 1982 comme étant la "pensée complexe" et se lance dans l'écriture de son œeuvre majeure La Méthode dont les six tomes seront publiés entre 1977 et 2004. Edgar Morin est Docteur honoris causa dans de nombreuses universités de par le monde. Sa pensée à travers ses ouvrages est présente dans plus d'une quarantaine de pays. Il s'attache désormais à réfléchir sur la mondialisation et s'engage dans le combat écologique.